« T’as vachement maigri toi. »

Cette phrase a été prononcée par un voisin, à la fenêtre de sa voiture, alors qu’il passait devant chez nous. Cette phrase m’a fait un choc.

Le premier choc.

Vraiment.

Très peu de gens me l’avaient dit d’eux mêmes, surtout aussi brusquement. Et là, le fait de l’entendre de la bouche de quelqu’un dont je n’étais pas proche m’a réellement fait prendre conscience que j’avais maigri. Trop maigri.

Cette phrase, en plus d’avoir été un choc, a longtemps résonné en moi. J’ai réalisé qu’il fallait que je fasse quelque chose. Ici, mon amaigrissement n’avait pas été valorisé, au contraire, j’ai réalisé que je suscitais plutôt de l’inquiétude. Je ne pouvais pas continuer à perdre du poids comme ça. Je savais, en connaissant l’anorexie, que je me mettrais en danger si je continuais (en fait je me mettais déjà en danger).

La deuxième situation qui m’a fait prendre conscience que j’avais vraiment maigri est l’essayage des shorts d’été.
J’ai voulu remettre un short que j’aimais beaucoup et que j’avais mis de nombreuses fois les années précédentes.
Et là… mon short, qui autrefois était parfaitement adapté à moi … et bien, je flottais dedans.
L’année d’avant, mes cuisses le remplissaient, et là j’avais plusieurs centimètres de marge de chaque côté. Il baillait au niveau des fesses… bref je me suis sentie toute maigre dans ce short, toute fragile. Je ne m’étais pas rendue compte que j’avais perdu autant de centimètres de partout. C’est la première fois que je n’ai pas trouvé « beau » mon corps amaigri.
C’est vrai, je trouvais que ce short me mettais plutôt en valeur d’habitude, et là, même plus…

C’est suite à ces deux évènements consécutifs que j’ai décidé que je devais reprendre du poids, coûte que coûte.

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