J’ai fait de l’anorexie mentale

J’ai fait de l’anorexie mentale.
Je peux aujourd’hui le dire mais c’est très récent. C’était pendant ma première année de BTS diététique.
Je n’ai jamais eu une confiance en moi extraordinaire, mais à ce moment là, elle était vraiment au plus bas. Je n’aimais pas mon corps, mes fesses, mon ventre… Je ne supportais plus d’avoir le moindre centimètre de gras sur le ventre. Et mon ventre qui gonflait (vraiment beaucoup) après chaque repas n’arrangeait pas les choses. En effet j’avais déjà mon syndrome de l’intestin irritable (que je ne maîtrisais absolument pas à l’époque). Le début a été progressif, j’ai commencé à faire plus de sport, plus de cardio, à exclure certains aliments. J’ai continué en limitant énormément le sucre, sous toutes ses formes (sucre d’ajout, gâteau, biscuit, chocolat…) et les matières grasses. Puis j’ai aussi limité les féculents. Je recherchais cette sensation de faim.

Je pense qu’il y avait 2 raisons à ça:
1. Je savais que je « brûlais » dans mes réserves et c’était mon but.

2. J’avais mal au ventre presque à chaque fois que je mangeais. Les seuls moments où j’allais mieux c’est quand j’avais le ventre vide.
L’alimentation était devenue mon ennemie. Je l’ai caché aux autres, et à moi même aussi d’ailleurs. Je mangeais plutôt « normalement » pour les « occasions », en présence d’autres personnes hors de ma famille. Mais je compensais par plus de restriction aux repas d’avant et après ou en faisant plus de sport.

Je justifiais toutes ces restrictions en disant que je mangeais moins seulement parce que j’avais mal au ventre et que c’était ça qui était à l’origine de ma perte de poids (j’avais perdu environ 8kg). Le pire c’est que j’en étais moi même plutôt convaincue, je refusais d’admettre que je me restreignais volontairement à ce point. Je pensais contrôler juste un peu ce que je mangeais, pour garder le physique que j’avais sans reprendre de poids, alors qu’en fait, je continuais d’en perdre.

Je connaissais un peu l’anorexie et sa gravité, je ne voulais pas « tomber dedans ». En réalité j’étais déjà en plein dedans.

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